Mon bébé a un torticolis

Mon bébé a un torticolis

Bébé n’est pas encore là, que sa santé vous préoccupe déjà. C’est bien normal! Vous regardez autour de vous, lisez ou discutez avec de nouveaux parents et remarquez que le terme «torticolis» revient souvent, en étant associé ou non avec le terme «tête plate» (ou plagiocéphalie). Que peut-on faire pour prévenir cela?

Le torticolis congénital musculaire est la 3e anomalie congénitale musculo-squelettique la plus commune et touche entre 0,4% et 1,9% des nouveau-nés. Le terme «torticolis» est dérivé de deux mots latins, c’est-à-dire tortus, qui signifie tortueux et collum qui signifie cou.

Le bébé se présente avec une position persistante non centrée de la tête: inclinée et avec le menton tourné vers le côté opposé. Le torticolis congénital se développe au cours des premières semaines de vie du bébé et peut être associé à:

  • une asymétrie et à un élargissement du visage;
  • un affaissement de l’éminence frontale;
  • un aplatissement du crâne (plagiocéphalie);
  • une élévation de la clavicule et de l’épaule.

Le diagnostic de torticolis congénital est basé sur l’histoire clinique, l’observation de la posture et des amplitudes de mouvements, la palpation d’une masse ferme à l’intérieur du muscle et la tension du muscle causant la position anormale de la tête. La cause exacte du torticolis congénital est encore inconnue. Par contre, il est suggéré qu’il est le résultat:

  • d’un étirement du muscle sterno-cléïdo-mastoïdien (SCM) lors de l’accouchement;
  • d’une restriction articulaire des hautes vertèbres cervicales, résultant d’une malposition intra-utérine ou de l’accouchement.

Les études ont démontré l’implication de la colonne cervicale dans 50% des cas de torticolis congénitaux, le plus fréquemment au niveau des vertèbres C1-C2. L’utilisation de forceps ou de ventouse, une fracture de la clavicule ou un débalancement des muscles extraoculaires sont aussi associés au développement du torticolis chez le nouveau-né. Une naissance difficile est impliquée dans 22% à 42% des cas. Selon la littérature, la malposition intra-utérine lors d’une présentation par siège est la cause la plus fréquente de torticolis congénital. L’observation d’une mauvaise posture de la tête après la naissance renforce l’idée que la cause de ces asymétries soit intra-utérine.

La plagiocéphalie

L’histoire naturelle de cette condition se traduit généralement (77% des cas) par une résolution spontanée vers l’âge de 4 à 8 mois. Si la condition n’est pas traitée, le torticolis peut mener à une plagiocéphalie: une asymétrie au niveau de la hauteur et la taille apparente des yeux, à une difformité positionnelle de l’oreille et à un aplatissement de l’arrière de la tête du côté opposé.

Les recherches en chiropratique et en médecine allopathique ont démontré l’efficacité des traitements conservateurs dans la résolution des torticolis congénitaux. Le taux de guérison complète varie entre 95% et 100% lorsque le traitement est initié avant l’âge de trois mois. En comparaison, il est de 75% si le traitement est débuté entre trois et six mois et chute à 29% lorsque le suivi thérapeutique est amorcé après l’âge de six mois. Par conséquent, le diagnostic et l’établissement d’un plan de traitement le plus rapidement possible permettent de prévenir la progression de la condition et l’apparition de difformités telle qu’une plagiocéphalie (tête plate), qui peut persister au-delà de la durée du torticolis lui-même. Il est donc important de rester alerte aux signes évocateurs de cette problématique dès la naissance de bébé et de consulter dans les plus brefs délais.

Les soins chiropratiques chez la femme enceinte favorisent un équilibre des structures vertébrales, du bassin ainsi que des ligaments et des muscles. Lorsque ces structures travaillent en harmonie, cela favorise un positionnement optimal de bébé et diminue les contraintes intra-utérinesé

La chiropratique est une profession de la santé qui a pour objet le recouvrement et le maintien de la santé humaine via l’interaction des systèmes nerveux, musculaire et squelettique. L’ajustement chiropratique a pour but de restaurer la mobilité articulaire des segments vertébraux et de diminuer les spasmes musculaires et l’inflammation. Chez le nourrisson, les ajustements vertébraux se font à l’aide du bout du doigt et la pression exercée est très légère, semblable à un effleurement.

Un suivi régulier chez le chiropraticien permet d’identifier les sources possibles de dysfonctions vertébrales et ainsi prévenir l’apparition de problèmes futurs. Des conseils peuvent également être donnés aux parents afin de continuer le traitement à la maison en manipulant l’environnement de l’enfant. Une bonne hygiène vertébrale est la clé d’une meilleure santé.


Dre Joëlle Malenfant
Chiropraticienne


Avec la collaboration de Dre Emilie Gaignard et Christine Bourdeau
Chiropraticienne.

Trouvez un chiropraticien membre de l’Association Québécoise de chiropratique Pédiatrique et Périnatale (AQCPP), près de chez vous en visitant le site aqcpp.com

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